C'est partit, 10ème et dernière course de l'année. Conclusion d'une saison bien rythmée, faites de surprises et d'un peu de déception mais avec un plaisir toujours intact.
Pour la der' je vais endosser mon petit rôle d'ambassadeur E-MotionTrail, après la Spatrail et la 4100D et une tentative avortée sur l'UTMF. Pas facile de jouer les VRP.
Je raccroche donc mes habituelles Salomons et enfournerai pour l'occasion les Brooks Cascadia, petite révélation lors de la FTR, afin de ne pas flinguer davantage mes pieds encore meurtris par le 105 km. Quand un produit est bon il faut savoir en tirer profit 😇, c'est le vécu qui parle.
Sans oublier BV Sport et Isostar dont je finis d'épuiser le stock.
C'est donc en direction de la péninsule d'Izu que je pars cette fois, à Shuzenji plus exactement, où m'attend la ligne d'arrivée. Nous sommes Samedi 10 décembre, pas d'erreur 😝, et le temps est au beau fixe. Je dis ça je ne dis rien, les habitués comprendront.
Je raccroche donc mes habituelles Salomons et enfournerai pour l'occasion les Brooks Cascadia, petite révélation lors de la FTR, afin de ne pas flinguer davantage mes pieds encore meurtris par le 105 km. Quand un produit est bon il faut savoir en tirer profit 😇, c'est le vécu qui parle.
Sans oublier BV Sport et Isostar dont je finis d'épuiser le stock.
C'est donc en direction de la péninsule d'Izu que je pars cette fois, à Shuzenji plus exactement, où m'attend la ligne d'arrivée. Nous sommes Samedi 10 décembre, pas d'erreur 😝, et le temps est au beau fixe. Je dis ça je ne dis rien, les habitués comprendront.
J'en veux pour preuve des données numériques très similaires:
71,7 km
4408m D+
4318m D-
Temps max: 14h00
Tracé: Aller simple
Trail: 81,1%
Inscription: 19 000 Yens
Nombre de places: 1600 (1852 au final)
Ensuite l'organisation, avec un tracé en forme d'"aller simple", tous les moyens sont mis en oeuvre pour "inciter" à passer la nuit dans la ville de départ "Matsuzaki" située au Sud Ouest de la péninsule.
Après 2 heures de route en provenance de Tokyo, direction les parkings réservés où des bus assurant la navette pour Matsuzaki nous attendent. S'en suit un trajet d'un peu plus d'une heure avant d'arriver à notre point de départ.
La première surprise en arrivant c'est l'atmosphère, toute la ville raisonne au son de la course. Izu Trail Journey est partout. Il faut dire que les choses ont été sacrément coordonnées. Rien que l'hébergement, avec 1600 coureurs attendus dans la ville, l'organisation a tout prévu.
Un accord a été passé de telle sorte qu'il n'y a que deux choix possibles dans tous les établissements:
- le Minshuku à 6200Yens (9800 avec le diner)
- le Ryokan ou l'hotel à 7500 Yens (12500 avec le diner)
Tous s'entendent petit dej' compris.
La réservation est faite en amont via un formulaire spéciale et un bureau se charge de la répartition. C'est du clef en main.
Première chose a faire en arrivant, passer au contrôle du sac et retrait des dossards.
Un conseil pour ceux qui envisageraient cette course: il faut partir tôt (premier bus navette à 11h de Shuzenji). La ville est sympa mais la nuit tombe vite, et avec les passages obligés et le briefing on a vite fait de ne rien voir.
Car voilà, la péninsule d'Izu c'est la montagne avec les pieds dans l'eau, un superbe contraste. On part tout de même au niveau de la mer, 0+ quoi !!!
Plusieurs briefings sont prévus sur l'après midi, dont un spécial en anglais de 18h00 à 18h30. Seul ombre au tableau pour ceux qui dorment en Ryokan (mon cas) et en Minshuku également, le diner est servi à 18h00 et c'est simple...t'as pas le choix. Ce sera donc plus tôt et en japonais, de toute façon peu importe ce qui est dit, à moins de se dégonfler, on sera tous sur la ligne de départ le lendemain.
Alors soyons clair tout de suite, et à la Spatrail c'était pareil, ici on est dans le Japon, le vrai, la cuisine traditionnelle dite "Washoku" c'est pas "sushi shop" ou "le soleil levant" 😏. Faut être open dans sa tête et dans le palais; les saveurs et textures sont bien différentes de ce que nous, occidentaux, connaissons. C'est extrêmement bon, mais je connais d'expérience les réactions des néophytes. L'initiation fait partit du voyage.
Pourquoi j'insiste si lourdement ? Simplement parce qu'il s'agit du repas d'avant course, un moment important, qu'on ne doit pas négliger, et ça peut faire un choc. Certains pourraient être désagréablement surpris. Nous sommes à des années lumières de la pasta party, il faut y être préparer.
Quant à la boisson, thé vert pour tout le monde et bière sur demande.
Une fois repus c'est retour en chambre pour les derniers préparatifset au dodo......mode Futon et tatami.
...bon c'est cool, mais en cassant la croute à 18h00, même en trainant pour faire son sac, avec un passage au bain, et quelques textos... 20h00 au plumard c'est hard !! Va-t-en trouver le sommeil toi avec 4 heures d'avance sur l'horaire habituel. Mes 2 comparses de chambrés ne disent mot mais même lumière éteinte, personne ne réussi à trouver le sommeil... ça se voit à la lueur bleutée des téléphones 🤔.
Finalement le marchand de sable sera au rendez-vous une nouvelle fois et c'est un réveil à 04h00 qui nous sortira de la couette.
Le petit dej' est l'image du souper (ou diner c'est comme vous voulez), "Japonais", même bibi pour une fois il a accusé le coup, je n'aurais pas refuser un bon café.
Petite attention sympa de la maîtresse des lieux qui organise une navette avec sa voiture pour nous rapprocher de la ligne de départ. Vu le nombre que nous étions dans l'auberge ça a dû être un sacré va et vient.
On patiente en attendant notre tour près du feu. Dehors ça pèle, sensation accentuée par des corps léthargiques 😁.Dernier au revoir, on quitte les lieux avec armes et bagages. Direction la dépose et la ligne de départ.
Le rendez-vous a lieu au bord de mer, ça ne se voit pas mais cela se sent. Les camions sont prêts et reçoivent au compte goutte les bagages des coureurs. Certains s'échauffent quand d'autres se réchauffent. L'attente est longue, comme souvent, mais ça se gère, il n'y a pas un pet' de vent, ça aide à supporter la fraicheur marine du matin.
Une nouvelle fois, j'ai opté pour le long haut et bas, faisant partis des effets obligatoires, j'allège ainsi le sac. La veste de pluie en prime et la phase d'attente passe sans souci, je suis bien, même pas froid quand d'autres sont transis. Seulement je comprends vite que je serai bien trop couvert quand la course commencera. Un dépoilage s'imposera très très rapidement.
Alors que je patiente gentiment, un coureur m'adresse la parole, prononçant quelques mots en français pour l'occasion. Il s'avère que nous nous sommes déjà rencontrés l'an dernier sur une course, ayant même fait un bout de chemin ensemble. Effectivement je le remets après quelques temps.
Ce dernier me surprend à connaitre des courses de mon parcours cette année, il semblerait que notre rencontre l'ai marqué et qu'il ai éplucher les feuilles de résultats depuis. Marrant....non, flippant !!... non marrant, car on le fait tous un peu, de suivre le résultat de certains coureurs que l'on rencontre.
Le départ est donné à 06h00. A peine a-t-on quitté la mer qu'on attaque directe l'ascension et déjà la lueur du jour pointe alors que nous faisons face à l'Est. Les frontales sont quasiment là pour la forme, le matin du moins, car sur la fin à partir de 16h30 jusqu'à 20h00 elle s'imposera au gros de la troupe pour terminer.
Cette sensation de courir avec le soleil levant est tout simplement magique.

Le parcours est roulant, sans réelles difficultés majeures, on trouve du chemin, du sentier, du single, du flanc de paroi, de la forêt mais pas que et ça change tout.

Enfin une course où l'on peut voir loin, très loin. Ceux qui ont lu mes précédents récits savent que la plupart des courses se passent en sous-bois. Bien entendu c'est également le cas ici, d'ailleurs il ne fait pas bon être grand, toujours à courber l'échine pour passer sans se heurter, ça casse le rythme.
Mais l'alternance est là et les paysages sont superbes, offrant une vue sur la mer d'un coté, les montagnes de l'autre et les villes côtières en contre-bas.
La course ne compte que 4 ravitaillements (3 Aid Station et 1 Water Station), très espacés au début, ils se font assez vite désirés. Comme d'habitude pour qui ne joue pas la montre, des spécialités de la région sont offertes à la dégustation, l'occasion de savourer une soupe à la viande de sanglier que n'auraient pas sacrifiés nos compères gaulois.
La plus grosse difficulté de ce tracé ce sont les marches, ces sempiternelles marches de chemins de randonnées, tantôt régulières et adaptées à la foulée, tantôt....ni l'une ni l'autre, un vrai cauchemar. Et il y en a revendre. Perso, 3 semaines après la FTR, j'étais encore juste niveau récupération, et les douleurs de la précédente course se sont assez vite réveillées, résultat une larve en descente, subission totale.

Les choses se corsent quelque peu au 31ème kilomètre, ça déroule vachement moins bien 😞, on sent le changement dans le tracé, mais rien d'insurmontable. Il en est ainsi jusqu'au 52ème, au pied du dernier ravito, après, une fois avalé les deux derniers pics, ça coule tout seul, moins de marches, limite parcours de golf 😝.
Jusqu'au 60ème on remonte plein Nord, autrement dit nous faisons face au Mont Fuji dans notre progression. Malgré un temps relativement dégagé je n'y ai pas eu droit mais d'autres auront eu plus de chance, question de timing avec les quelques nuages ayant décidés de s'inviter à la fête, et ça change vite, très vite.
On quitte les sentiers pour la route 3 kilomètres avant la fin, le temps de rejoindre et traverser Shuzenji, sous les encouragements des habitants et des touristes en ballade.
Une dernière ligne droite qui marque la fin d'une saison, la fin des mes objectifs, le dernier "check" à mon t-shirt.
Je ne cacherai pas avoir eu un peu de vague à l'âme durant cette dernière partie. Il faut dire que l'on pense beaucoup lorsque l'on court seul durant ces longues distances. On pense à tout et n'importe, l'avant, l'après, "qu'est ce que j'fous là" 😆, comment tenir, comment revenir, au point parfois de se laisser emporter par les émotions, et même d'en perturber le rythme de course😅.
La famille était présente ce jour-là pour me voir arriver. D'habitude je cours seul sans que cela ne me dérange, mais de voir les siens quand arrive la délivrance c'est quand même sympa. Ca ajoute à l'émotion et la satisfaction d'en avoir terminé.
Et voilà, c'est fini...
...le point final d'une aventure.
Pas peu fier pour le coup. Une façon comme une autre d'apprendre aux enfants à aller au bout d'eux mêmes pour quelque chose auquel ils tiennent. La pédagogie par l'exemple, la seule la vraie 😜.
Bien entendu, toute peine mérite salaire et rien de tel que le classique Onsen pour se laver et se détendre avant de refaire le plein de force 🤗. Que c'est bon.......
Résultat:
9h44'56"
111 / 1314 au classement Homme.
En conclusion je ne pourrais que recommander Izu Trail Journey, mélant subtilement le sport et la découverte d'une région, c'est un package parfait le temps d'un week-end pour vivre une immersion complète au sein de la culture japonaise. Tout comme sa consœur la Spatrail, ces courses laissent un souvenir impérissable, sans prendre le risque de se briser physiquement.
Par contre le budget est conséquent: inscription (19000), hébergement (12500) et transport au départ de Tokyo (10000 grosso modo), on atteint facilement les 50 000 Yens avec quelques frais annexes. Comptez 400€ environ, selon le taux de change.
Au passage, je remercie E-motion Trail, Brooks, Isostar et Bv Sport pour l'expérience ambassadeur qu'ils m'ont permis de connaitre ces 6 derniers mois.
See you.
Magnifique et félicitations, je ne fais que quelques km en trail et je suis émerveiller à l'idée de pouvoir réaliser cela un jour.
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