samedi 12 novembre 2016

Trail n°24, Keikyu-Nagasawaから Higashi-Zushiまで コース24

C'est partit pour ce petit tour des spots de trails proposés dans le recueil: Tokyo Shuhen Trail Running Course Guide東京周辺トレイルランニングコースガイド
Histoire de faire les choses dans l'ordre, je commence par la fin🤔. 
Le n°24, un parcours d'environ 25km avec 1300m de dénivelé positif. Étant donné qu'un grand rendez-vous approche: Funtrail 100K, il m'a semblé bon se remettre en jambe de cette façon après le calme post-UTMF raccourci. Et surtout c'est une zone que je n'avais jamais exploré jusqu'à présent.
Pour simplifier les choses, on considère un départ de Shinjuku. C'est connu de tous, facile à trouver, et principal hub pour tous les tracés à l'ouest de la capitale.
Pour les parcours d'un point A à un point B, je choisi toujours d'attaquer au plus loin pour me rapprocher ensuite. Préférant abréger les transports et rentrer au plus vite après une sortie.
Donc de Shinjuku à Keikyu-Nagasawa, comptez un peu moins d'1h30 de transport pour 1100Yens environ. Sur le trajet on passe à proximité de la base américaine de Yokosuka.
A la gare de Keikyu-Nagasawa située à la pointe sud (ou presque), en bord de mer, on va piquer plein nord en direction de la capitale.

Une fois arrivé, on quitte assez rapidement la ville. Le temps de s'échauffer et on attaque d'emblée par le mont Fuji. Réplique miniature de son ainé ? Pas le moins du monde juste un homonyme, aussi surprenant que celà puisse paraitre il n'y a pas qu'un Mont Fuji au Japon.
Le temps gris limite pluvieux ne gâche en rien la fête, les températures sont fraîches, propice à une consommation d'eau réduite et donc une plus grande autonomie.
Comme souvent dans les montagnes japonaises, on s'enfonce dans la forêt sans jamais trop voir alentours, jusqu'à tomber sur une clairière synonyme de spot "photo" offrant un panorama, pour le coup "très urbain". Il suffit d'observer la carte:
...pour comprendre qu'on traverse des îlots de nature au milieu d'une jungle urbaine. 
Cela a son charme mais... ce n'est pas l'extase non plus. Avantage on se fait un loto gagnant avec une combinaison Montagne, Ville, Forêt, Mer en une seule sortie.
Chose surprenante et qui rend la sortie assez fun, c'est la variété des environnement traversés, pas franchement le temps de s'ennuyer, de la route, du chemin, du single, du bitume, de la terre, des rochers, et une végétation clairsemée, dense, voire mode "jungle". A un point tout de même où on s'interroge si le dernier randonneur passé par là n'était pas l'auteur du bouquin. Sérieusement à plusieurs reprises je me suis demandé si j'étais bien en train de suivre le bon chemin....pardon la bonne direction. Merci le tracé GPS pour le coup, ça aide à se convaincre qu'il faut poursuivre en sortant la machette.
Mais c'est fun, on ne s'attend pas à ce genre de situation si proche de la ville. Par contre j'ai délogé tellement d'araignées que ma tête est mise à prix chez les arachnides. Et vu les engins qui peuplent la contrée on prie d'avoir embarqué dans ses cheveux, ou ce qu'il en reste chez moi, juste les toiles et pas le proprio qui va avec. Les phobiques oubliez tout de suite et restez à la maison 😱.
Le temps était couvert, gâchant sensiblement la vue sur l'océan, sans pour autant nous le faire regretter, le panorama n'ayant rien d'exceptionnel.
Le terrain est malgré tout assez technique, nécessitant une attention de tous les instants pour la prise d'appuis, propice à se tordre la cheville dans les enchevêtrements de racines ou sur les pierres fuyantes. Une portion conséquente de route apporte un instant de répit et permet de dérouler mais reste sans grand intérêt, sauf à observer les anciens👴 binant leur lopin de terre....bienvenue dans la banlieue japonaise.
Par-ci par-là on tombe sur des points caractéristiques qui agrémentent le parcours, le temps d'un break et d'une photo, après tout on est là pour le plaisir de se balader pas pour péter un score.

Quand je parlais de la variété des environnements, j'ai réellement eu des moments de surprise. Souvent d'ailleurs à l'issue d'un tronçon "chiant" on bascule sur une partie qui nous arrache un "Wouaahhh"😍. L'alternance est extrêmement rapide, mais les segments sont également de courte durée.

Jusqu'à la fin, où la surprise devient totale, débouchant sur un gigantesque site de "varappe" en milieu ouvert.

Sacré rupture dans le paysage et dans le tracé, où le terrain, une nouvelle fois change de configuration pour le régal de tous. Jusqu'à déboucher sur un final en apothéose dont je vous livre des images que j'ai longtemps hésité à partager pour ne pas "spoiler" mais dur de décrire et s'imaginer ce qui finalement peut justifier à lui seule la sortie.




A l'issue c'est une sortie d'un peu moins de 4 heures à la vitesse de 7 km/h, en prenant quelques photos mais sans s'attarder. Compter entre 5 et 6 heures selon le rythme de chacun et un mode contemplatif plus prononcé. Plus haut sommet: Mont Ogusu à 241m. La montre affiche elle un total de 27km pour 1517m D+ ce qui diffère légèrement du bouquin.
A la fin du tracé on débouche directement sur la gare de Higashi-Zushi, un konbini se trouve juste à coté, idéal pour faire le plein et la vidange avant de rentrer. 
Il faut compter environ 70 minutes et 1100Yens également pour revenir à Shinjuku.

Pour conclure, force est de reconnaitre que le parcours m'a laissé sur le coup une impression en demi-teinte. Tout d'abord, pendant, avec des tronçons pas géniaux mais paradoxalement vite éclipsés par des pépites, cette fameuse alternance. Puis les derniers kilomètres que je comptais toutes les 30 secondes en scrutant ma montre jusqu'à tomber sur le jackpot final qui m'a fait tout oublier. 
Alors que dire sur ce tracé? Est-il à conseiller à quelqu'un qui serait juste de passage?
Rétrospectivement OUI et un gros OUI, et voici pourquoi:
Le postulat. Tout est là. Il faut partir sur les bonnes bases. Et c'est ce que je pense n'avoir pas fait sur ce coup, car on associe toujours, à juste titre, le trail à la montagne et la pleine nature. Or quand on ne les trouve pas là où on les attendait, la déception est grande. 
Et pour l'apprécier pleinement ce tracé n°24, il faut le classer dans une catégorie différente, et ce qui lui colle le mieux c'est "Trail urbain". Rien à voir avec un Eco-Trail de Paris, qui à mon goût relève plus du Running nature que de l'Urban Trail. 
Non, sincèrement, je pense avoir trouvé dans ce tracé la véritable définition du Trail Urbain, dont la composition même du nom au premier abord antinomique prend ici tout son sens. Et à l'écriture de ces lignes je finis par en être convaincu au point de réellement le conseiller comme tel. 
Pour s'en persuader il suffit de reprendre la carte, la ville est toujours à quelques encablures, de songer aux environnements traversés, cette alternance fugace, le dénivelé très humble, les paysages, ce béton qu'on ne quitte jamais vraiment jusqu'aux poteaux jalonnant les chemins, la bambouseraie, le golf, la voie rapide, les tunnels (et oui je n'ai pas tout dit), tout corrobore pour faire de ce tracé, allez soyons fou😎, un exemple de Trail urbain. 
Alors oui, je conseille ce tracé à tout trailer voulant s'essayer au "trail urbain" au cœur de la banlieue Tokyoïte. On y découvre autre chose qu'il n'y a pas dans les guides touristiques, car sans intérêt sauf à l'aborder en courant par ses petits sentiers. Ici pas de néons illuminés H24 ni de grandes tours bétonnées mais pour autant jamais bien loin, pas plus que de montagnes enneigées et sans être paumé dans la verte. Un beau compromis en somme.

Enjoy.

See you.

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